Univers Outcast

Outcast : Second Contact : Deuxième chance pour un titre culte

La dernière décennie du XXe siècle n’a pas seulement été marquée par un enchaînement de fins du monde plus horribles les unes que les autres (armageddon, venue de l’antéchrist, bug de l’an 2000 et une petite douzaine de plus), mais également par trois années vidéo ludiques hautes en couleurs (qu’on pourrait appeler les trois glorieuses du jeux-vidéo97, 98 et 99). C’est dans cette dernière année que sort Outcast, jeu d’action-aventure développé par les Belges de chez Appeal et plébiscité par la presse et les joueurs. Sa suite longuement attendue, puis tout simplement abandonnée a sonné le glas de cette licence mort-née et fut mise au frigo pendant de longues années. Ce n’est que récemment qu’une partie des développeurs originaux ont pu récupérer les droits et nous proposer un remaster tel qu’on l’a sous les yeux actuellement avant de s’attaquer à une éventuelle suite. Cela sera-t-il le cas?

Remake? Remaster?

Avant d’attaquer le vif du sujet, revenons d’abord sur le terme Remaster lourdement appuyé par Yves Grolet, le game designer d’Outcast, lors de différentes présentations du jeu. Il s’agit bien ici d’un remaster et non d’un remake. Cela implique que la plus grosse base de la programmation n’a pas été touchée et seuls les graphismes et la bande-son ont été l’objet d’une remise à neuf.

Quant au scénario, il ne bouge pas d’un poil. On incarne Cutter Slade fraîchement débarqué dans le monde parallèle d’Adelpha afin de récupérer une sonde qui, si elle ne revient pas rapido sur Terre, pourrait bien détruire les deux univers concernés. Au passage, les Talans (les habitants de ce monde) nous prennent pour l’Ulukai, le messie venu détruire Fae Ran, le despote local. On se voit donc endosser le rôle de sauveur messianique malgré nous. Un scénar’ un point bancal et sur lequel je passe rapidement pour arriver au cœur de ce qui fait Outcast.

Les Stargates, heu … Daokas servent à passer d’une région à l’autre. De quoi voyager aux quatre coins d’Adelpha sans problème.

Car là où le jeu brille, c’est surtout à travers son univers ouvert, riche et vivant. Chaque région du monde a son côté unique, avec des ambiances particulièrement travaillées et des personnages charismatiques et uniques dans leur personnalité, même ceux plus secondaires. Les dialogues n’en sortent d’ailleurs pas grandis étant donné l’humour particulier d’un Slade taquin et je-m’en-foutiste.

Talanzaar fait office de Capital surpeuplé. C’est là que vous rencontrerez la plupart des Talans avec une personnalité bien trempée.

Contribuant à ces ambiances, les environnements particulièrement travaillés renforcent l’immersion. De ce côté-là, un énorme bond en avant propulse le jeu sur le devant de la scène. Fini les bouillies de voxels des années 90, on a droit ici a des modèles 3D et des textures très détaillées, et des effets de lumières magnifiques. On peut prendre en particulier la région de l’Okasankaar, typée village de pêche où la grisaille dominante laisse place, par-ci par-là à des bâtiments ou des environnements profitant d’un trou dans les nuages pour rayonner et se mettre plus en avant. Bref, ce travail sur les graphismes est ce qu’on aimerait voir dans plus de jeux remasterisés/remakés ,voir dans plus de jeux tout court.

Trop fidèle à lui-même?

Si le monde d’Outcast en sort grandit avec ses nouveaux graphismes et les qualités qu’il possédait à la base, il pèche par les mêmes défauts dont il faisait preuve à sa sortie en 1999. Autant le dire tout de suite, la gestion des sauts est à chier. Globalement, cela ne pose pas de souci, bien qu’on ressente le côté « flottant » et peu naturel des sauts de Cutter Slade, mais par deux, trois occasions cela nous pousse à la faute et transforme un passage à la base simpliste en une véritable torture. Rassurez-vous, cela ne dure pas plus de deux, trois minutes par passages, mais on se dit que les développeurs auraient dû prendre le temps de régler ce défaut déjà présent dans le jeu de base.

Conclusion

Outcast Second Contact reste le Outcast qu’on a connu à l’époque tout en offrant aux joueurs de l’époque ce fameux fantasme « T’imagines ce jeu dans le futur avec des bécanes dix fois plus puissantes? », sans trahir son immersion et son univers de base. Le remaster proposé ici devrait également proposer aux joueurs trop jeunes pour l’avoir connu à sa sortie une bonne occasion d’y plonger sans se brûler la rétine sur des graphismes datés. On espère donc bien qu’une suite digne du jeu vidéo moderne puisse voir le jour prochainement.

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