Vous avez huit ans et on est en 1998. Ça fait des mois qu’à chaque occasion, vous allez à la Fnac contempler cette boite grise promettant tant d’aventure. Vous la voyez colsonnée avec une manette supplémentaire et un jeu. Des ténèbres de cette jaquette se détache une silhouette cauchemardesque à la peau rouge qui vous fixe, avec dessus ce nom enflammé, celui du Seigneur de la Terreur : Diablo.
Stay awhile and Listen – Deckard Caïn
Finalement, vous l’avez eu cette PlayStation. Vous avez mis de côté (pas grand-chose), puis vos parents vous ont aidé (beaucoup) et à Noël, sous le sapin, Boom, elle était là. Bien qu’emballée, vous connaissiez ses dimensions par cœur. Le déballage ne fût qu’une formalité.
Après quelques jours à essayer vos premiers jeux, vous décidez qu’enfin il est temps d’affronter quelque chose de sérieux. Le temps est passé et la mélancolie du mois de janvier s’est abattue dans vos contrées. La pluie tape sur les carreaux et le vent souffle. Il est 17h, mais il fait déjà sombre. Vous mettez ce CD d’un noir pur dans la machine et l’ambiance s’installe.
Un héros, casque équipé et épée dégainée, se tapit dans l’ombre, un corbeau arrache l’œil d’un cadavre, les nœuds de pendu grincent sous la tension du poids et un grondement sort des tréfonds de la cathédrale. Les démons de l’enfer déferlent dans le monde des vivants et le Seigneur de la Terreur ferme la marche en poussant un cri qui déchire le calme paisible du petit village de Tristram. Vous venez d’y poser les pieds et le premier accord de guitare fait écho à ce jour pluvieux du mois de janvier.